Ile-de-France: rassemblement contre le projet d’une « bassine » illégale

1711
bassines non merci
⏱ Lecture < 1 mn.

Des centaines de riverains et de militants écologistes se sont rassemblés samedi dans la commune de Banthelu (Val-d’Oise) pour contester le projet de création d’une première « bassine » francilienne.

En revenant de vacances en août, des habitants de Banthelu, situé dans le Parc naturel du Vexin, ont découvert « un énorme trou en plein milieu du village » de 250 âmes, a expliqué le député (EELV) du Val-d’Oise Aurélien Taché, présent au rassemblement.  Un agriculteur avait creusé illégalement une retenue d’eau de plus de 25.000 m3 d’eau, soit l’équivalent de cinq piscines olympiques.  A l’entrée du village, cette cavité protégée par une bâche en plastique ne passe pas inaperçue.  Les riverains pensaient qu’il avait « une autorisation », confie Jean Lyon, président de l’association Demain le Vexin, qui a alerté l’ensemble des élus de la région Ile-de-France face au « risque de création de la première bassine francilienne ».  Après vérification, des militants ont réalisé que l’agriculteur qui avait repris les 350 hectares de terres céréalières de son oncle n’avait pas d’autorisation de permis de construire.  Leur mobilisation a fait réagir le préfet du Val-d’Oise Philippe Court, qui a mis en demeure le maire de la commune afin qu’il dresse un procès-verbal contre l’agriculteur. Le projet « n’était pas conforme à la réglementation de l’urbanisme. Une grande partie du bassin se trouve en zone non constructible », selon ses services.  « Avec cette affaire, nous espérons créer une jurisprudence », confie M. Taché.  L’agriculteur devra quant à lui remettre le terrain en l’état sous peine d’amende, a indiqué le préfet à l’AFP.   Présent au rassemblement, le propriétaire des terres Olivier Hue, agriculteur à la retraite, a tenté de justifier la bassine creusé par son neveu par « le besoin en eau ».     Pour Bernard Loup, président du collectif d’associations Val-d’Oise Environnement, « le problème de fond est de penser la répartition de l’eau et pratiquer une irrigation compatible avec les écosystèmes ». Il a proposé avec d’autres « la création d’un comité territorial de l’eau ».